VACCINS piqûre de rappel !

Ecoles, crèches, garderies, centres de loisirs, assistantes maternelles… En prévision de la rentrée scolaire en août, l’ensemble des acteurs de l’enfance et de la petite enfance vous demanderont de présenter un certificat de vaccination à jour pour confirmer l’inscription de votre marmaille. Quels sont ces vaccins ? Et à quoi servent-ils ?

Une couverture médicale insuffisante pour certaines maladies et la réapparition de certaines épidémies parfois éradiquées. C’est ce constat qui a amené le Ministère de la Santé à rendre obligatoires 11 vaccins avant l’âge de deux ans. Jusqu’au 31 décembre 2017, seuls les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite étaient obligatoires. « Les autres étaient simplement recommandés. En pratique, plus de 70 % des enfants recevaient déjà l’en-semble de ces vaccins », rap-pelle Masante.re, le portail d’information et de prévention en santé dédié au grand public réunionnais. Depuis le 1er janvier 2018, huit nouveaux vaccins ont donc rejoint la liste des piqûres obligatoires : coqueluche, haemophilus influenzae b, hépatite B, méningocoque, pneumocoque, rougeole, oreillons et rubéole.

ÊTES-VOUS À JOUR ?

Plusieurs de ces vaccins ne donnent pas une immunité à vie, et nécessitent des rappels afin de « réactiver » le vaccin (voir le tableau ci-dessus). Lorsque les vaccins n’ont pas été réalisés dans l’enfance, pour une raison ou pour une autre, un rattrapage est possible à l’âge adulte. Parlez-en à votre médecin si vous êtes intéressé par ce rattrapage. Par ailleurs, quelques autres vaccinations restent recommandées : tuberculose, varicelle, grippe, zona, infections à papillomavirus humains. Tous ces vaccins peuvent être effectués par les médecins, les sages-femmes, les infirmiers, les pharmaciens et certaines centres médicaux.

MIEUX VAUT UNE COUVERTURE VACCINALE ÉLEVÉE

Plusieurs millions de personnes sont vaccinées chaque année en France. Le vaccin est le médicament préventif le plus efficace contre les maladies spécifiées. Préventif pour soi, mais aussi et surtout pour les autres ! « Se faire vacciner contre une maladie infectieuse évite de développer cette maladie et, par conséquent, de transmettre le microbe aux autres : ses enfants, ses proches, ses voisins et l’ensemble des membres de la collectivité. Réciproquement, la vaccination des autres contribue à nous protéger », détaille Vaccination-info-service.fr, portail du Ministère de la Santé et des Solidarités qui compile toutes les informations utiles en matière de vaccination. En se protégeant soi-même par la vaccination, on protège également toutes les personnes qui ne peuvent se faire vacciner, comme les personnes malades, les femmes enceintes ou les nourrissons. Par exemple, vacciner l’entourage d’un nouveau-né contre la coqueluche permet d’éviter que ce dernier ne soit contaminé avant qu’il n’atteigne l’âge d’être vacciné. Il est à noter que plus la maladie est contagieuse (rougeole, grippe…), plus la vaccination protège les autres personnes.

« Plus nous sommes nombreux à nous vacciner, plus nous évitons à ceux que nous aimons, à ceux avec qui nous vivons et travaillons, et même à l’ensemble de la population de notre pays et des pays dans lesquels nous voyageons, de tomber malade. Les vaccins sont des médicaments d’une importance capitale pour la santé de tous, car ils permettent d’éviter un très grand nombre de maladies et d’épidémies », insiste Vaccination Info Service. La vaccination représente l’un des plus grands succès de la santé publique : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 2 à 3 millions de vies sont sauvées chaque année grâce à cet acte simple de prévention. Grâce à la vaccination, la variole a disparu dans le monde et la poliomyélite a disparu de France ! Mais « de nombreuses maladies qui ont disparu en France ou qui sont devenues très rares continuent d’exister dans d’autres régions du monde, où la vaccination n’est pas mise en œuvre de manière suffisante. Si l’on arrêtait la vaccination en France, ces maladies reviendraient ». Des exemples de diphtérie au mitan des années 2010 en Espagne et en Belgique, ou encore plus récemment et plus près des cas de rougeole à La Réunion en 2019 rappellent la nécessité de maintenir une couverture vaccinale élevée.
Plus d’infos sur Masante.re et sur Vaccination-info-service.fr

COMMENT AGIT UN VACCIN ?

Vaccination Info Service explique que, lorsque nous rencontrons un microbe et tombons malade, notre système immunitaire se défend en fabricant des anticorps, destinés à neutrali-ser et éliminer ce microbe. La vaccination fonc-tionne de la même manière, tout en évitant les dangers liés à la maladie. « Lorsque nous rece-vons un vaccin, un microbe rendu inoffensif est introduit dans notre corps. Il ne nous rend pas malade, mais notre système immunitaire fabrique quand même des anticorps pour le neutraliser et l’éliminer. Si nous rencontrons un jour le vrai microbe, notre système immunitaire le reconnaîtra tout de suite et l’éliminera avant qu’il ne puisse nous rendre malade. »

LES MALADIES dont-ils nous protègent

> DIPHTÉRIE : maladie infectieuse contagieuse susceptible de produire une toxine touchant d’abord les voies respiratoires supérieures, puis le cœur et le système nerveux périphérique.
> TÉTANOS : toxi-infection touchant l’être humain et certains animaux, due à une infection locale ciblant le système nerveux central. Cette toxine est l’un des plus puissants poisons biologiques connus.
> POLIOMYÉLITE : également appelée paralysie spinale infantile ou simplement polio, cette maladie infectieuse aiguë et contagieuse envahit le système nerveux et peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles.
> COQUELUCHE : maladie respiratoire, due à une bactérie, qui se transmet très facilement, par voie aérienne. Elle est responsable de quintes de toux fréquentes et prolongées. C’est une maladie grave lorsqu’elle survient chez les nourrissons et les personnes fragiles.
> HAEMOPHILUS INFLUENZAE B : appelée couramment « Hib » et très répandue, cette bactérie peut entraîner des infections locales, une asphyxie, une septicémie, voire provoquer des méningites. Environ 95 % de ces infections invasives surviennent avant l’âge de 5 ans.Avant la mise à disposition du vaccin, la bactérie était responsable de 500 à 600 méningites par an chez le jeune enfant.
> HÉPATITE B : infection virale aiguë du foie qui peut devenir chronique et être à l’origine d’une cirrhose ou d’un cancer primitif du foie. Se transmet entre personnes, lors des rapports sexuels ou par contact avec du sang ou des objets contaminés.
> MÉNINGOCOQUE : maladies bactériennes transmissibles graves qui se manifestent le plus souvent par une septicémie ou une méningite.
> PNEUMOCOQUE : bactérie présente naturel- lement dans le nez et la gorge, en plus grande quantité chez les enfants que chez les personnes âgées. Il arrive que cette bactérie devienne pathogène et déclenche une infection potentiellement grave.
> ROUGEOLE : maladie virale très contagieuse. Une éruption cutanée précédée par une rhinite, une conjonctivite, une toux et une fièvre modérée caractérisent la maladie. C’est la fièvre éruptive qui atteint le plus grand nombre d’enfants dans le monde. Ses complications, rares dans les pays occidentaux, sont fréquentes dans le tiers monde et sont responsables d’une très lourde mortalité.
> OREILLONS : maladie virale très contagieuse, qui se manifeste par une inflammation des glandes salivaires. La maladie est le plus souvent bénigne chez les enfants, mais peut être grave chez les adolescents et les adultes.

SUS AUX INFOX !

Ces dernières années, et notamment au moment où huit vaccinations supplémen-taires ont été rendues obligatoires, de nombreuses contre-vérités concernant les vaccins se sont diffusées dans la société. Scientifiquement, le CHU de Montpellier s’est attaché à démontrer qu’il s’agissait d’erreurs voire d’infox (ou fake news).

LE VACCIN CONTRE L’HÉPATITE B PROVOQUE DES SCLÉROSES EN PLAQUES… FAUX !

Aucune des études internationales et validées n’a réussi à mettre en évidence un lien de causalité entre ce vaccin et la sclérose en plaques (SEP). Les populations vaccinées n’ont pas plus de cas de SEP que celles non vaccinées, à savoir 3 pour 100 000. Dans les cas où la sclérose en plaques s’est déclarée concomitamment au vaccin, il s’agit d’une simple coïncidence.

LA VACCINATION, NOTAMMENT LE ROR(ROUGEOLE-OREILLONS-RUBÉOLE), EST À L’ORIGINE DE L’AUTISME… FAUX !

L’étude à l’origine de cette infox, publiée dans le Lancet en 1998 par le médecin britannique Wakefield, s’est révélée a posteriori être une fraude, démasquée en 2011 ! Wakefield et un autre auteur de la pseudo-étude ont été interdits d’exercice de la médecine. L’absence de lien entre vaccin et autisme a ensuite été confirmée par plusieurs études. En revanche, une incidence sur les cas de rougeole a été constatée dans le pays suite à cette rumeur.

LES VACCINS FAVORISENT LA MORT SUBITE DU NOURRISSON… FAUX !

En 1986, une étude tente d’établir un lien entre 5 morts subites et la vaccination coquelucheuse. Souffrant de plusieurs biais, la théorie est infirmée par trois autres études nettement plus rigoureuses. En 1991, l’Institute of Medecine conclut que les connaissances permettent d’exclure tout lien de causalité entre la vaccination diphtérie-tétanos-coqueluche et la mort subite du nourrisson. Depuis, c’est le couchage ventral des nourrissons qui a été reconnu comme le principal facteur de risque de mort subite du nourrisson !

ON NOUS FAIT INGURGITER DE L’ALUMINIUM… OUI, ET ALORS ?

L’aluminium est un élément chimique fréquent, il s’agit du métal le plus abondant sur Terre. On le retrouve dans toute l’alimentation, y compris dans celle dite « bio ». Il est très présent dans toute l’alimentation (y compris dite bio), dans les légumes et les céréales, mais aussi dans l’eau, à hauteur de 0,2 mg/l dans l’eau potable. On absorbe en moyenne chaque jour 3 à 5 mg d’aluminium par voie orale. La quantité d’aluminium contenue dans les vaccins est beaucoup plus faible, en moyenne 10 fois moins, soit 0,2 à 0,5 mg par vaccin et jamais plus de 0,85 mg. Bref, aucun risque !

LE MERCURE DES VACCINS TROUBLE LE DÉVELOPPEMENT NEUROLOGIQUE… FAUX !

Aux Etats-Unis, en 1999, il a été évoqué une possible relation entre le thiomersal et des troubles du développement neurologique. Dérivé du mercure, le thiomersal est un composé, utilisé depuis 1930, qui permet de prévenir toute prolifération bactérienne ou fongique dans certains vaccins. Il contient de l’éthyl-mercure, qui ne s’accumule pas, est métabolisé et a une élimination intestinale active rapide. Les études ont montré une toxicité animale et humaine à des doses au moins 100 fois supérieures à celles contenues dans les vaccins. Toutefois, par mesure de précaution, les instances de santé ont demandé le retrait du thiomersal de la composition des vaccins. Depuis 2012, il n’en existe plus dans les vaccins disponibles en France.

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