Fréquente à La Réunion, l’épine calcanéenne (ou épine de Lenoir) est une pathologie qui désigne une excroissance osseuse douloureuse au niveau du talon. Souvent mises en cause ? Les savates…
vec les savates, les doigts de pied sont recroquevillés, les tendons sont extrêmement tendus. Les orteils se mettent en griffes, ce qui provoque des douleurs au niveau de la voûte plantaire et crée des épines calcanéennes à long terme », expliquait un podologue, à l’occasion d’un reportage diffusé par Antenne Réunion sur les dangers potentiels de la savate deux doigts. Les non-initiés n’auront alors peut-être pas fait le rapprochement entre ces épines calcanéennes et cette douleur au talon qui les handicape et les fait boiter à la marche ou à la course. Pourtant, l’épine calcanéenne, autrement appelée épine de Lenoir, est une pathologie très courante qui touche les personnes qui ont une activité prolongée en position debout sans prendre soin de leurs pieds, en particulier en portant des chaussures inadaptées. Le surmenage du tendon d’Achille fait apparaître une excroissance osseuse au niveau de l’os du talon, pas douloureuse en soi, mais qui déclenche une inflammation du ligament qui relie le talon aux orteils. C’est là, sur l’aponévrose plantaire, qu’une douleur vive et soudaine se manifeste. Parfois à froid, au lever notamment… Celles et ceux qui en ont été victimes s’en souviennent probablement !
Les savates ne sont évidemment pas les uniques responsables. La pratique sportive intensive, à l’inverse la sédentarité, le surpoids, la vieillesse ou des pathologies particulières du pied (pied creux, pied plat) peuvent également participer à la survenue de l’épine calcanéenne. En cause, une sursollicitation du pied et du talon, une posture inappropriée en position debout ou un manque de mobilité au niveau du bassin. Si vous pensez être concerné par cette pathologie, consultez un podologue. Il pourra confirmer le diagnostic et, surtout, identifier le défaut d’appui et les mauvaises pratiques, avant de vous prescrire le traitement le plus adapté. Un traitement dont l’objectif sera de réduire voire d’annihiler l’inflammation. Et par conséquent la douleur. Ce traitement peut prendre différentes formes, régulièrement combinées :
Diminuer ou arrêter les activités traumatisantes
Refroidir régulièrement le talon avec une poche de glace
Prendre des séances de kinésithérapie pour étirer, masser le talon (mais aussi les muscles du mollet), essayer la mésothérapie ou les ondes de choc
Eviter de marcher pieds nus
Miser sur des chaussures ou des talonnettes amortissantes, éventuellement sur des semelles orthopédiques
Se faire confectionner des orthèses plantaires sur mesure
Perdre du poids
Mettre des strappings ou des bandages soutenant la voûte plantaire
Si, malgré ces mesures thérapeutiques, vous continuez de souffrir de l’épine de Lenoir, rapprochez-vous d’un spécialiste pour envisager une intervention chirurgicale.
Le Choix du pharmacien
Les talonnettes Gibaud en silicone souple permettront de soulager la douleur. En effet, elles diminuent la tension plantaire grâce à la surélévation du talon et réduisent la tension du tendon responsable des microtraumatismes et de l’inflammation. A noter qu’elles sont faciles à positionner dans les chaussures et lavables à l’eau. Par ailleurs, l’aromathérapie en application locale peut aussi avoir un effet antalgique. Mélangez et massez avec quelques gouttes d’huile essentielle de Gaulthérie (action anti-douleur) associées à quelques gouttes d’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné (action anti-inflammatoire), le tout dilué dans de l’huile végétale d’Arnica.