NETTOYAGE À SEC, bourbouille

Depuis ce matin, une multitude de petits boutons, plus ou moins rouges, sont apparus sur le corps de votre enfant ? Pas de panique, avec le retour de la saison chaude et humide, c’est probablement cette bonne vieille bourbouille qui fait des siennes. A Mes Kôtés vous dit comment réagir… aussi sec!

Sur les épaules, sur le torse, dans le pli du cou ou dans les plis de flexion. Si toutes les parties du corps sont susceptibles d’être touchées, c’est en général sur l’une ou plusieurs de ces régions que se manifestent la bourbouille et ses petits boutons, pas plus gros que des têtes d’épingles. Autrement appelée miliaire sudorale (par les plus savants) ou boutons de chaleur (par les plus prosaïques), la bourbouille est une affection cutanée qui atteint principalement les nouveau-nés, les nourrissons et les jeunes enfants. « Dans certaines conditions, climatiques notamment, les adultes et les personnes âgées peuvent aussi être concernés.« D’autant plus ici, à La Réunion, puisque le facteur premier de déclenchement de la bourbouille réside dans un environnement chaud et humide », précise Bruno Campourcy, pharmacien de Quartier Français, à Sainte-Suzanne.

Plus ou moins agressive (lire l’encadré), la bourbouille provoque des vésicules translucides sur la peau, qui peuvent tendre à rougir par un phénomène inflammatoire assez fréquent. « L’inflammation entraîne alors des démangeaisons, or un grattage inopportun peut causer une surinfection des vésicules. Ce qui peut présenter un réel danger à terme», pointe Bruno Campourcy. Mais, en règle générale, un traitement et des comportements appropriés suffisent à faire disparaître la bourbouille très rapidement. » Pour lutter contre la bourbouille avec tout le bon sens requis, il faut rappeler que celle-ci survient par l’obstruction des canaux de sudation, qui conduisent la sueur à la surface de la peau. Trop couvert ou pas assez baigné, le marmaille se retrouve alors dans l’impossibilité d’évacuer la sueur.

Cette rétention sudorale conduit à une inflammation, avec irritation, éruption cutanée et démangeai-sons. Il faut donc souvent traiter à la fois l’inflammation et les démangeaisons.

Bruno Campourcy, pharmacien de Quartier Français, à Sainte-Suzanne

BON SENS ET LOTION « MAGIQUE »

Vous l’aurez compris, moins votre nourrisson sera couvert de sueur, moins la bourbouille aura de chance de faire des siennes. Par conséquent, quelques précautions d’usage contribueront à éviter l’augmentation de la transpira-tion : privilégiez les vêtements amples en fibres naturelles, évitez le soleil, limitez l’activité physique, prenez régulièrement des bains ou des douches avec une eau tiède voire fraîche, ventilez les pièces et le corps de votre enfant pour maintenir au maximum sa peau fraîche et sèche, oubliez les crèmes trop grasses… « L’idée globale étant de faire baisser la température du corps et donc le phénomène de sudation », souligne le pharmacien de Quartier Français. Si, malgré ces mesures de bon sens, la bourbouille surgit ou ne s’estompe pas, certaines solutions pourront être proposées par votre pharmacien, voire (si besoin) par votre médecin traitant. Pour Bruno Campourcy, le traitement le plus efficace – et l’un des moins coûteux – reste « une préparation maison, qui est un classique de la pharmacopée française ». Dans sa version enfant, cette lotion anti-bourbouille confectionnée directement dans les officines contient du talc, de l’oxyde de zinc, de la glycérine et de l’eau. Pour les adultes sont ajoutés de l’alcool et quelques gouttes d’huile essentielle de lavande. « Ce remède est particulièrement efficace, grâce à un effet tout-en-un : désinfecter, assécher, calmer. Parfois, le problème est réglé en une journée à peine ! »
Peut-être votre enfant est-il tombé dans la marmite et n’a-t-il pas droit à cette fameuse lotion « magique » ? En ce cas, d’autres produits ont démontré certaines vertus dans le traitement de la bourbouille. Bruno Campourcy conseille la combinaison de plusieurs des pistes suivantes :

> le talc pour nourrissons
> le bicarbonate de soude (« 5 cuillères à soupe dans le bain ou tamponner le corps avec des compresses imbibées »)
> le gel d’aloé véra
> l’homéopathie Apis Mellifica 9 ch et Poumon histamine 5 ch (« 5 granules 4 fois par jour pendant 3 jours »)
> les produits émollients et antiprurigineux (« par exemple Xeracalm et Cicaplast »)
> les produits hydratants et cicatrisants (« si les croûtes se font persistantes avec le soleil et le grattage »)

Enfin, en cas de complications éventuelles, liées à l’inflammation ou au développement de la bourbouille avec infection, des solutions antihistaminiques et dermocorticoïdes peuvent alors être envisagées. « Cette fois, le traitement est plus radical, et nécessite une prescription médicale », avertit Bruno Campourcy, au moment de reboucher le flacon de sa lotion anti-bourbouille fétiche.

La lotion anti-bourbouille pour marmailles est une préparation maison qui contient du talc, de l’oxyde de zinc, de la glycérine et de l’eau.

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