MICRONUTRITION Micro-apports, grands effets !

De plus en plus prisés par les français, certains compléments alimentaires permettent de prévenir certaines pathologies. Comment? En compensant les carences individuelles en nutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. C’est ce que l’on appelle la micronutrition.

Perte d’appétit ? Nausées ? Fatigue ? Crampes ? Troubles du sommeil ? Si vous ressentez l’un ou plusieurs de ces symptômes, parmi bien d’autres possibles, peut-être souffrez-vous d’un apport insuffisant en magnésium. Et vous seriez loin d’être un cas rare… En effet, 7 français sur 10 auraient des apports en magnésium inférieurs aux recommandations ! Pourtant, ce sel minéral est essentiel à l’organisme : le Vidal précise qu’il « participe à plus de 300 réactions chimiques (…) et intervient dans la production d’énergie à l’intérieur des cellules, le rendant indispensable à la transmission de l’influx nerveux et à la relaxation musculaire après la contraction ». Normalement, une alimentation variée et équilibrée offre au corps les apports nécessaires, car le magnésium est présent en quantité intéressante dans le chocolat, les légumes secs, les céréales complètes, les noix, les graines, certains légumes et de nombreuses eaux minérales. Mais, avec nos modes de production, de vie ou avec certains régimes alimentaires, le contenu de nos assiettes s’est fortement déséquilibré
et les études montrent que des catégories de la population (personnes âgées, stressées, enfants, femmes enceintes…) présentent régulièrement des déficits nutritionnels. Les macronutriments (lipides, glucides, protéines) apparaissent favorisés, au détriment des micronutriments (vitamines, magnésium, fer, calcium, oligo-éléments, antioxydants, acides
gras, oméga 3, acides aminés, probiotiques…), pourtant fondamentaux pour le métabolisme. C’est cet équilibre que la micronutrition entend rétablir, par la prise de compléments alimentaires ciblés. Selon l’Anses*, « le recours aux compléments alimentaires peut dans certains cas présenter un intérêt, mais il est alors fortement recommandé de solliciter l’avis d’un professionnel de santé ». Un intérêt que semblent avoir bien perçu les Français, dont le recours à la micronutrition est de plus en plus fréquent et massif. Plus de 20 % des adultes et 15 % des enfants consommeraient des compléments alimentaires micronutritionnels. En 2018, les Français en avaient acheté pour près de 2 milliards d’euros ! Trois indications concentrent une grande partie du marché : sommeil-stress, digestion et vitalité.

PENSEZ À VOTRE MICROBIOTE !

Bactéries, levures, champignons… Un microbiote (ou flore) est l’ensemble des micro-organismes vivant dans un environnement donné, en l’occurrence dans toutes les muqueuses en contact avec l’extérieur : nez, bouche, intestin, peau, vagin… Il n’existe donc pas un, mais DES microbiotes ! Dans le cas du microbiote intestinal, très étudié, son déséquilibre est parfois impliqué dans la survenue de différentes pathologies (syndrome du côlon irritable par exemple) et comporte des répercussions fonctionnelles (perturbation de l’assimilation des nutriments et micronutriments, perturbation des défenses immunitaires, perturbation du système nerveux central, etc.) susceptibles de diminuer l’efficacité d’une complémentation alimentaire. Il apparaît donc essentiel de prendre soin de son microbiote intestinal, notamment en lui faisant bénéficier de cures probiotiques parfois bienvenues.

Mais bien d’autres champs d’application s’ouvrent à la micronutrition : les allergies, le sevrage, les maladies cardiovasculaires, le surpoids, le vieillissement, l’optimisation des performances sportives, la chute des cheveux, l’ostéoporose…

UNE APPROCHE PRÉVENTIVE

La micronutrition est une pratique médicale qui se veut préventive, en complément de la médecine conventionnelle dont la vocation est avant tout curative. La micronutrition se base sur le fait que les troubles et pathologies éventuels sont, au moins en partie, liés à l’existence de déficits ou de déséquilibres nutritionnels en micronutriments. Leur restauration peut aider à prévenir la survenue des troubles ou, si la maladie est déjà installée, à améliorer l’efficacité d’un traitement médicamenteux. L’approche est individualisée, car les besoins en micronutriments diffèrent selon les prédispositions génétiques, les facteurs environnementaux et les situations propres à chacun. Conseillée, une consultation avec un micronutritionniste permettra donc de dépister les déficits en fonction de son état de santé global, de modifier éventuellement l’alimentation et, si besoin, de proposer la prise de compléments alimentaires micronutritionnels adaptés. La micronutrition correspond donc à une démarche personnelle et volontaire, qui entend intervenir en amont sur des
perturbations physiologiques susceptibles d’entraîner à terme certaines pathologies. Même s’il ne s’agit pas de médicaments à proprement parler, certains compléments alimentaires conseillés dans une démarche de micronutrition présentent des vertus aujourd’hui reconnues. Par exemple, comme le mentionne le Vidal, les autorités de santé européennes ont estimé en 2012 que des compléments alimentaires contenant du magnésium pouvaient notamment contribuer au métabolisme énergétique normal, au fonctionnement normal du système nerveux et des muscles, au fonctionnement psychique normal, au maintien de la santé des os et des dents, à la réduction de la fatigue… Tenté(e) par une petite cure de magnésium ? Demandez conseil à votre pharmacien Kôté Santé !

« LA MICRONUTRITION, UNE BÉQUILLE »

« En consultation, je vois beaucoup de souffrance liée aux troubles anxieux, à la dépression légère à modérée, aux troubles du sommeil. Mon rôle est d’accompagner mes patients à aller chercher en eux leurs ressources nécessaires, afin qu’ils reprennent possession de leur existence. Or de nombreuses études ont montré que l’interface cérébrale et l’interface intestinales sont liées. C’est pourquoi il m’arrive régulièrement d’allier la micronutrition à la psycho-pratique. Cela me permet d’apporter à mes patients une béquille, c’est à-dire une aide intéressante (mais temporaire) pour un rétablissement plus rapide et durable de leur état psychique et émotionnel. En cas de troubles anxieux, je préconise le magnésium FORMAG et, en cas de de perte de moral, OMEGABIANE DHA de PiLeJe. Pour les troubles du sommeil, la gamme CHRONOBIANE apparaît également comme un vrai plus. En cas de dépressions légères à modérées, je prescris eschscholtzia/ valériane de la marque PHYTOSTANDARD (si cela est lié à un problème de sommeil) ou l’association unique hodiole/safran dans MELIORAN. » Prune Ritz, psychopraticienne et micronutritionniste à Saint-Paul et Saint-Leu.

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