LE MÉNAGE, au naturel …

En matière d’hygiène intérieure, les mentalités évoluent. Doucement. Les personnes à croire que produits industriels et bonne odeur de lavande riment avec ultime propreté sont encore monnaie courante. Pourtant, il est désormais établi que les solutions naturelles, ô combien nombreuses, se révèlent aussi – voire plus – efficaces pour combattre la saleté.

Lavez-vous régulièrement les mains. Si vous n’étiez pas en voyage sur Mars ces derniers mois, vous avez a priori dû entendre cette préconisation, dispensée afin de prévenir la propagation du Covid-19. En effet, l’hygiène, qu’elle soit personnelle (mains, intime…) ou environnementale, participe à éviter
les infections et à lutter contre leur propagation. Au même titre que sa propre personne, il apparaît donc essentiel de veiller à ce que son intérieur (toilettes, sol, réfrigérateur, clavier de l’ordinateur…) reste propre. Attention, ne devenez pas un maniaque compulsif, la case ne sera de toute façon jamais à 100 % stérile, et tant mieux pour nos défenses immunitaires ! Mais qui dit propre, ne dit pas forcément sain. Ainsi, selon une étude de l’Institut national de l’environnement industriel des risques, 91 % des produits ménagers émettent du formaldéhyde, substance cancérogène avérée, auraient tendance à favoriser les mutations génétiques et auraient des effets sur la reproduction. Irritations, toux, allergies, cancers, asthme, vertiges, inflammation des muqueuses, difficultés respiratoires… La liste des risques sanitaires portés par les produits ménagers industriels est longue. Sans même parler des conséquences de leur utilisation sur l’environnement. Et l’Agence de la transition écologique, anciennement Ademe, de rappeler que 100 000 substances chimiques sont autorisées sur le marché européen, alors que sont connus les effets de seulement… 3 000 d’entre elles !

SALETÉS DIVERSES,
SOLUTIONS SIMPLES

Pour l’Agence de la transition écologique, certains produits sont à bannir tout bonnement : eau de Javel, déboucheurs de canalisation (aux acides forts extrêmement nocifs qui peuvent causer des brûlures graves) et vaporisateurs (dont la grande majorité contiennent des composés organiques volatils irritants, allergènes voire toxiques). Elle conseille alors de se tourner vers les produits industriels labellisés écologiques – non sans souligner que « les produits verts ont de meilleurs résultats en matière de pollution de l’air mais comportent encore de nombreuses molécules issues de la pétrochimie
» – ou, encore mieux, vers les produits naturels. Dont certains ont été répertoriés dans son guide « Moins de produits toxiques » :

Bicarbonate de soude

il absorbe les odeurs, décape, nettoie les surfaces. C’est l’ingrédient principal, avec le savon, d’une bonne lessive.

Savon noir

il nettoie et dégraisse. Une cuillère à soupe de savon noir dans un seau suffit pour nettoyer les sols.

Vinaigre blanc

il permet de nettoyer les sols, les casseroles, l’argenterie, le micro-ondes, les surfaces… Attention, il est acide, ne le versez pas en grande quantité dans vos toilettes ou vos éviers.

Citron

il nettoie et désodorise. Un citron coupé dans la porte de votre réfrigérateur absorbera les mauvaises odeurs. Mieux vaut ne pas le manger ensuite…

Huiles essentielles

utiles pour leurs odeurs agréables et leur pouvoir désinfectant, elles peuvent se révéler irritantes. À utiliser avec précaution et modération. Il en existe d’autres, tels que le savon d’Alep, le blanc de Meudon, le percarbonate de sodium, la terre de Sommières… Et, évidemment, la fameuse huile de coude, qui évite bien souvent d’utiliser des produits chimiques !

La gamme Fait Maison de la marque ECOGENE propose des produits naturels à utiliser directement ou à combiner pour créer soi-même ses produits ménagers naturels. Bicarbonate de soude, acide citrique, terre de Sommières, cristaux de soude, copeaux de savon de Marseille, pierre multi-usages, blanc de Meudon, sel d’oseille, savon noir… De quoi nettoyer efficacement sa case du sol au plafond, tout en limitant le nombre de produits ménagers utilisés, leur nocivité et les emballages qui vont avec !

Bénédicte Frapaise, pharmacienne à Deux-Rives (Sainte-Suzanne).

Le trop, l’ennemi du bien

Vous êtes plutôt du genre 1h30 de ménage par semaine, avec aération manuelle après utilisation des produits d’entretien ? Ou plutôt du genre à vouloir briquer votre intérieur, en y passant deux fois quatre heures par semaine, sans aération et en variant les produits selon les surfaces nettoyées ?
Un rapport d’avril 2019 de l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel des risques) pointe que le premier scénario s’avère sans risque sanitaire. Au contraire du second, dans lequel une surexposition aux substances potentiellement dangereuses que sont l’acroléine et le formaldéhyde a été
constatée. Certes, le dépassement des valeurs repères apparaît de faible ampleur, mais incite l’Ineris à préconiser une utilisation et donc une exposition limitées, ainsi que le respect de règles de bonnes pratiques, notamment l’aération de l’intérieur pendant au moins dix minutes.

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