LA VAPOTEUSE Une idée pas si fumeuse

A l’occasion de la 8e édition du « Mois sans Tabac », du 1er au 30 novembre, A Mes Kôtés s’intéresse à une stratégie d’arrêt apparue il y a quelques années seulement : opter pour la vapoteuse. Est-ce réellement efficace ? Et sans danger ? Voici quelques éléments de réponse.

Pour la 8e année, novembre sera le « Mois sans Tabac ». Initiée au plan national par Santé Publique France et le ministère de la Santé et de la Prévention, en partenariat avec l’Assurance Maladie, cette opération invite le fumeurs à s’engager dans une démarche d’arrêt du tabac. Arrêter de fumer pendant trente jours, c’est multiplier par cinq ses chances
d’abandonner définitivement le tabac ! Patchs, gommes à mâcher, traitements médicaux, hypnose, méditation… Parmi les multiples solutions ou pistes offertes aux fumeurs souhaitant en finir avec cette addiction, il en est une qui semble de plus en plus prisée : la cigarette électronique, autrement appelée vapoteuse. Les consommateurs ayant réussi
à arrêter de fumer en faisant le choix de la « vape » se compteraient en centaines de milliers ! Selon certaines études, la cigarette électronique présenterait même une efficacité supérieure à celles des substituts nicotiniques (patchs, gommes, sprays…). Pourquoi un tel succès ? D’une part, la vapoteuse permet aux fumeurs, notamment les plus dépendants, d’absorber la dose nécessaire de nicotine utile à un processus de sevrage efficace (comme pour les substituts), tout en conservant le geste de fumer, souvent difficile à abandonner. D’autre part, la vapoteuse ne fonctionne pas par combustion. Or c’est là que réside le principal danger du tabagisme pour la santé, au travers de l’ensemble des produits dits
chauffés (cigarette, tabac à rouler, cannabis, chicha…). « Quand vous vapotez, le liquide est chauffé et se transforme en fines gouttelettes mélangées avec de l’air, appelé communément la vapeur (…). Vous évitez ainsi d’inhaler une partie des substances très toxiques libérées par une cigarette de tabac brûlée », explique le site Tabac Info Service.
Si le bilan semble faire pencher la balance du côté des bénéfices, un avis du Haut Conseil de la Santé Publique daté du 4 janvier 2022 souligne pourtant que « les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les systèmes électroniques de délivrance de la nicotine [ndlr, vapotes] comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé ». Les effets de la consommation de la cigarette électronique sur le long terme restent mal évalués. Ce qui est d’autant plus préjudiciable qu’il apparaît que la grande majorité des fumeurs qui ont arrêté grâce à la vapoteuse continuent de vapoter. Contrairement aux substituts nicotiniques, qui sont progressivement abandonnés par la plupart des fumeurs ayant choisi cette solution. Même si vous le souhaitez, votre médecin ne vous fera donc pas d’ordonnance pour une vapoteuse. Sans oublier que l’achat de cette dernière ne sera pas non plus remboursé, alors que c’est le cas pour les patchs, gommes et autres sprays prescrits dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique visant à arrêter de fumer.

LE TABAC EN CHIFFRES

Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France
• La Réunion recense plus de 150 000 fumeurs quotidiens
• Dans l’île, plus de 500 décès peuvent être attribués au tabac chaque année
• Une séance de chicha équivaut à fumer 30 à 40 cigarettes

Source : Agence régionale de santé de La Réunion

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