JAMBES LOURDES ? Partez courir le coeur léger !

Lorsque le sang stagne dans les membres inférieurs, cela a pour conséquence un effet « jambes lourdes » et des fourmillements. Cette sensation désagréable, 20 millions de Français s’en plaindraient. Pourtant, un peu de sport suffit pour aller mieux.

La Réunion fourmille de randonneurs et de coureurs et, avec l’âge et la chaleur notamment, certains ont des problèmes de circulation sanguine et veineuse. Je leur conseille généralement trois types de produits.

Bruno Trégouet, pharmacien à la pharmacie Ylang-ylang, à Saint-Pierre.

En phytothérapie, je les oriente vers des veinotoniques naturels à base de vigne rouge, de ginkgo biloba et d’extraits de pépin de raisin. Je préconise souvent aussi le Daflon des Laboratoires Servier, un médicament en vente libre réputé pour ses qualités veinotoniques et vasculprotectrices. Parmi les crèmes, le Ginkor chez Tonipharm fait des merveilles après l’effort. Et pour une bonne contention musculaire, je préfère les chaussettes, chez Gibaud par exemple, aux manchons.

Jambes lourdes, picotements, fourmillements, tiraillements ou engourdissements, pieds et mains froids, impatiences (sensation désagréable dans les membres inférieurs immobiles qui se traduit par une envie irrépressible de les agiter ou de marcher, appelée aussi syndrome des jambes sans repos), jambes ou chevilles gonflées… S’il vous arrive de ressentir l’un de ces symptômes, alors sans doute avez-vous des soucis de circulation sanguine et veineuse.
Concrètement, cela signifie qu’au lieu d’être propulsé vers le haut du corps, en particulier vers le cœur, grâce à la compression des vaisseaux de la voûte plantaire, la contraction des muscles des mollets et le « pompage » du diaphragme et du cœur, le sang stagne dans les veines. Ce dysfonctionnement peut être lié à l’hérédité ou à l’âge, car nos veines perdent leur élasticité en vieillissant. Il peut aussi être causé par la station debout ou assise prolongée, la sédentarité, le surpoids et la chaleur. Et point de parité en la matière puisque les femmes sont plus touchées (57%) que les hommes (26%).

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FAITES DU SPORT

Que faire en cas d’insuffisance veineuse et de jambes lourdes ? La réponse est simple : du sport principalement. « Parce que, dans les jambes, 80% des veines se situent à l’intérieur des muscles et 20% seulement entre la peau et les muscles », explique un phlébologue. La pratique d’une activité sportive stimule les veines de la voûte plantaire pour mieux éjecter le sang vers le haut du corps, favorise la contraction et la décontraction alternées des muscles des mollets, et améliore l’aspiration du sang vers la poitrine par l’augmentation des mouvements respiratoires. Rassurez-vous : pour un résultat bénéfique immédiat, pas besoin de suivre le programme d’entraînement d’un athlète de haut niveau. Pour un meilleur retour veineux et, par conséquent, des jambes légères, il suffit de gestes doux, réguliers et répétés. Attention toutefois, certains sports sont davantage recommandés que d’autres (lire plus loin).

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MASSEZ-VOUS LES JAMBES

Pour obtenir rapidement l’effet escompté, il est cependant indiqué de prendre en complément des produits veinotoniques (littéralement : « qui augmentent la tonicité des veines ») et/ou de porter un vêtement de compression. En gel ou en crème à appliquer régulièrement, et en gé-lules ou en ampoules à prendre en traitement, de nombreux produits veinotoniques sont en vente libre en pharmacie. Ils renferment pour la plupart des actifs reconnus pour leurs bienfaits toniques, vasoconstricteurs et vasculoprotecteurs, comme le ginkgo biloba, le marron d’Inde, la vigne rouge, le fragon et l’hamamélis. Les vertus de certaines huiles essentielles comme le cyprès, le citron ou l’hélichryse sont également appréciées.
Après l’effort, il est aussi souhaitable de se masser les jambes avec un gel ou une crème à base de menthol ou d’huile essentielle de menthe poivrée (entre autres composants). Ce type d’onguent procure une sensation immédiate de fraîcheur, de bien-être et de confort. Et masser, toujours de bas en haut et en remontant avec les doigts, relance la mécanique de la circulation sanguine.

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PORTEZ UNE CHAUSSETTE DE CONTENTION

Enfin, il y a les accessoires, autrement dit les chaussettes ou manchons de contention. En effet, « chez quelqu’un qui a une insuffisance veineuse, les veines vont avoir tendance à se dilater et l’un des moyens de ralentir cette dilatation est d’avoir une bonne contention musculaire », convient un médecin. Utilisée depuis l’Antiquité, la technique de la contention est aujourd’hui largement répandue. Avant l’effort, au repos, cette méthode garantit un bon retour veineux, durant le trajet menant au lieu d’un entraînement et si vous devez rester assis ou piétiner quelque temps avant le début, par exemple. Pendant l’effort et après, lors de la récupération, porter des manchons ou des chaussettes de compression pour une durée minimale de 2 heures facilite la circulation du sang, mais réduit aussi la fatigue musculaire, diminue le risque de blessure et d’inflammation, et contribue à éliminer les toxines.

Marchez, pédalez ou nagez !

Vous êtes sujet aux jambes lourdes et à des problèmes de circulation sanguine, mais vous êtes un sportif dans l’âme ? Pas de stress, plein de possibilités s’offrent à vous pour concilier plaisir et santé.

En toute logique, les activités à privilégier excluent les secousses et autres (re)prises d’appui brutales. Les sports de fond recueillent donc les faveurs des spécialistes, car ils font travailler les membres inférieurs de manière douce et égale. Ils stimulent « gentiment » la contraction des mollets tout en comprimant les veines adjacentes. Il y a d’abord la marche rapide. À pratiquer avec des chaussures adaptées, dehors, en forêt ou sur des chemins meubles plutôt que sur de l’asphalte, ou sur un tapis de marche en salle (une demi-heure matin et soir idéalement). Arrive ensuite le vélo sur route ou d’appartement, voire elliptique en centre ou chez soi. Vous préférez la sensation de l’eau sur le corps ? La natation, l’aquagym et l’aquabike sont pareillement recommandés. Nager ou pédaler dans l’eau réduit les œdèmes et la sensation de fatigue musculaire, et masse les jambes pour un meilleur tonus cardiovasculaire. Enfin, certains mouvements de gymnastique douce, du yoga ou encore du pilates, comme être allongé sur le dos, les jambes tendues en l’air, contribuent à activer la circulation veineuse. Quelle que soit l’activité choisie, veillez toujours à bien vous hydrater (n’attendez pas d’avoir soif, surtout pendant l’effort) et à vous étirer après chaque séance pour une récupération plus rapide et se sentir léger et détendu.

COURIR ET FAIRE DU TRAIL RESTE POSSIBLE

D’accord, la course à pied ainsi que le trail ne sont pas vraiment recommandés. Mais si vous ne pouvez pas vous en passer, la pratique reste envisageable sous conditions. Investissez dans de bonnes chaussures équipées de semelles à coussin d’air et préférez la pleine nature, les chemins de terre dans les bois ou en forêt, ou encore le bord de plage, au bitume des routes. Et n’hésitez pas à enfiler des chaussettes ou des manchons de contention. « Même chose pour le tennis », dit un spécialiste.

Les activités à éviter sont principalement les sports « violents » qui provoquent des contractions musculaires trop importantes, intenses et prolongées ainsi que des blocages respiratoires. Autrement dit, tous les sports et activités avec des sauts à répétition, des efforts soudains et intenses, des à-coups fréquents ou des piétinements. C’est le cas en particulier du rugby, du football, du handball, du basketball, du tennis, du squash, de la boxe et des sports de contact en général, de certaines disciplines de l’athlétisme comme le sprint, ou encore du fitness et de la zumba.

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