Jamais sans ma brosse à dents

En France, il se vend chaque année quelque trois cents millions de brosses à dents. Manuelle ou électrique, à poils souples et droits ou médium et croisés : voici comment bien choisir, parmi la foule de modèles proposés, cet accessoire du quotidien indispensable et ô combien personnel.

BROSSE Manuelle ou électrique ?

« Si la brosse à dents électrique a la faveur des dentistes pour son efficacité avérée, la brosse à dents manuelle traditionnelle peut aussi faire le job… à condition de bien se brosser les dents », prévient Olivier Robin, pharmacien à la Pharmacie de La Possession. Moins coûteux, utilisable à tout moment (pas besoin de recharger, voire de changer la batterie) et facilement transportable, le modèle mécanique est de loin le plus répandu. De plus, « il en existe de nombreuses formes pour prendre soin des dents et des gencives de chacun, selon ses pathologies et sa cario-susceptibilité dentaire. En effet, les fabricants comme GUM, Jordan ou Elgydium innovent et soignent le design pour davantage de performance et transformer le brossage en moment de plaisir ». Le hic, c’est qu’une majorité d’entre nous ne consacre que quarante-trois secondes à l’opération (contre deux minutes préconisées) et n’effectue pas toujours les bons gestes. Vous pensez être dans ce cas ? Privilégiez alors la brosse électrique. Elle est certes plus chère, mais elle élimine 2,5 fois plus de plaque dentaire qu’une brosse manuelle. Et elle fonctionne toute seule, prévient les saignements et « intègre souvent un minuteur afin de mieux respecter le temps de brossage », souligne le pharmacien.

À poils souples, médium ou durs ?

« Beaucoup croient encore qu’une brosse à dents souple ne nettoie pas assez bien. Au contraire, une brosse souple correctement utilisée élimine parfaitement la plaque dentaire. Autre avantage, elle permet de brosser dents et gencives sans les agresser. À l’inverse, une brosse médium ou dure peut causer de petites blessures et provoquer une abrasion des dents et une rétractation des gencives à l’origine de problèmes dentaires et esthétiques plus ou moins importants », explique Olivier Robin. En pratique, les poils de la brosse doivent pouvoir s’entrecroiser dans les espaces interdentaires. Par conséquent, ceux-ci doivent être suffisamment flexibles et longs. Une petite tête est également recommandée pour atteindre les zones plus difficiles d’accès. « Et changez-en régulièrement ! »

Pour adulte ou pour enfant ?

Enfants et parents : à chacun sa brosse à dents ! « Les dentistes conseillent de se brosser les dents à l’apparition des premières dents de lait. On trouve ainsi des brosses adaptées, par tranches d’âge : de petites brosses dotées d’un manche souple à mâchouiller pour les 0-2 ans, des brosses de taille intermédiaire avec un design différent pour les 3-5 ans, des brosses plus grandes pour les 6-9 ans… À partir de 7-8 ans, le côté ludique d’une brosse électrique peut aussi aider l’enfant à trouver le brossage moins long », détaille Olivier Robin. Certaines brosses électriques pour les juniors jouent même une petite musique le temps du brossage. Pour les adultes, comme indiqué précédemment, le choix est large. Brosse à dents classique à poils droits, à poils obliques ou croisés pour mieux nettoyer les espaces interdentaires, à poils biseautés pour les porteurs d’appareils, ou encore à lamelles de silicone ou au charbon actif pour gommer les taches de surface : il y en a pour tous les usages. Même le manche peut être plus ou moins rigide et antidérapant pour une meilleure préhension, et intégrer un gratte-langue. « Dans tous les cas, la meilleure brosse à dents sera celle que l’on voudra utiliser chaque jour, car elle sera toujours mieux que l’absence de brossage », dit le pharmacien.

Le choix du pharmacien

Olivier Robin, pharmacien
à la Pharmacie de La Possession.

Un dentifrice blanchissant ? Ce type de produit éclaircit davantage les dents qu’il ne les blanchit. Il gomme les colorations de surface dues au thé, au café ou au vin, par exemple, mais il ne change pas la couleur interne de la dent. Pour un vrai soin blancheur, il faut consulter un dentiste. La dernière tendance en la matière ? Des dentifrices (et même une brosse à dents) au charbon actif. La substance est réputée pour éliminer les taches et absorber les bactéries, mais à cause de sa nature abrasive, elle est à utiliser avec beaucoup de précautions pour ne pas abîmer l’émail des dents.

Dentifrice classique ou spécifique ?

Spécial gencives ou dents sensibles, anti-plaque, anti-tartre ou anti-taches… L’offre en matière de dentifrices est pareillement riche. « Son choix dépend là aussi de l’utilisateur, de sa santé buccodentaire, de ses affections éventuelles, de la présence d’un appareil, etc. », explique Olivier Robin. Les pharmacies sont les seules à pouvoir proposer deux types de dentifrices : ceux dits « cosmétiques », avec suffisam-ment de fluor pour prévenir les caries (pour un maximum d’efficacité, celle-ci doit être comprise entre 1 000 et 1 500 ppm, soit 100 à 150 mg/100 g, selon la Haute autorité de santé), et ceux ayant le statut de médica-ment, avec une teneur en fluor supérieure à 1 500 ppm (destinés en priorité aux personnes dont le risque carieux est élevé). Notez que pour les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, la concentration en fluor ne doit pas excéder 500 ppm (50 mg/100 g). « Pour des dents impeccables et des gencives saines, il est possible de compléter le brossage par un nettoyage au fil dentaire ou à l’aide d’une brossette interdentaire si les espaces sont larges ou en cas de problèmes de gencives. Pour finir, un bain de bouche, antiseptique, voire antitaches ou spécial haleine fraîche, peut s’avérer utile », précise le pharmacien.

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