Visiteur Médical. Information et vigilance

Depuis près de vingt ans, Julie Mabileau-Laplace exerce en tant que visiteuse (ou déléguée) médicale, et chapeaute des confrères à La Réunion.
Une profession qui, bien qu’en perte de vitesse, permet selon elle d’éclairer les professionnels de santé sur les vertus des nouveaux médicaments.

Aujourd’hui à son compte, Julie Mabileau-Laplace a successivement été visiteuse médicale salariée, responsable régionale Réunion pour un laboratoire, puis directrice régionale océan Indien et océan Pacifique chez un prestataire de services.

Médecins de ville, hospitaliers, spécialistes en ville, pharmaciens, infirmiers, kinés, sages-femmes… Le rôle du visiteur médical, autrement appelé délégué médical, consiste à aller à la rencontre de tous les professionnels de santé (à raison de 6 professionnels maximum quotidiennement), afin de leur présenter les nouveaux médicaments mis sur le marché par le laboratoire pharmaceutique qu’il représente. « Le visiteur médical peut être salarié du laboratoire, d’un prestataire de services qui intervient pour le compte d’un ou plusieurs laboratoires, ou agent à son propre compte », précise Julie Mabileau-Laplace, qui a expérimenté toutes les possibilités au long de son parcours. Arrivée à La Réunion en 1999, celle-ci, qui travaillait dans le prêt-à-porter de luxe à Paris, se retrouve dans une impasse professionnelle. C’est par hasard qu’elle découvre le métier de visiteur médical. « J’ignorais de quoi il s’agissait », avoue-t-elle. Au début des années 2000, Julie suit la formation alors proposée par la CCIR. Neuf mois de cours théoriques au terme desquels elle décroche, en 2003, l’indispensable Titre de visiteur médical. « Il s’agit d’un diplôme validant reconnu niveau III, accessible avec un bac +2 validé et, idéalement, un bagage scientifique pour appréhender l’ensemble des spécialités médicales enseignées. » Cette formation n’est désormais plus dispensée que dans l’Hexagone.

UN ACCOMPAGNEMENT THÉRAPEUTIQUE

Toutefois, la quadragénaire, depuis peu à son compte, met en garde les éventuels postulants. « En 2005, nous étions environ 25 000 délégués médicaux en France. Actuellement, nous sommes à peine plus de 10 000. Et le ratio est le même à La Réunion… » Désormais très encadrée « suite à des abus qui ont fait les gros titres » la visite médicale a subi de plein fouet des changements structurels lourds ces dernières années. Que résume le syndicat LEEM (Les Entreprises du médicament) : « la politique de maîtrise des dépenses de santé ; les fins de brevets des blockbusters et la pénétration des médicaments génériques ; l’évolution vers des produits de spécialités hospitalières ; l’évolution de l’attente des professionnels de santé en termes d’information sur les produits présentés ; les conditions d’accueil de la visite médicale ».

Aujourd’hui, la profession est soumise à des coupes budgétaires drastiques, autant qu’à des considérations déontologiques bienvenues. « Le métier a dû muter, estime Julie. Il privilégie désormais l’information, l’accompagnement thérapeutique (du bon usage des médicaments dans le cadre de protocoles adaptés), voire la formation auprès des professionnels. Tout en donnant une importance fondamentale au visiteur dans le dispositif de pharmacovigilance. »


Une information médicale humanisée, des remontées d’informations essentielles pour stabiliser les médicaments, des préconisations thérapeutiques parfois insoupçonnées… Aux yeux de Julie, sa profession trouve encore tout son sens dans le paysage médical français.

LES QUALITÉS INDISPENSABLES


Une bonne présentation
Une qualité d’écoute
Un bon sens de la communication
De la rigueur
De la discrétion
De l’autonomie