COVID-19 : le vaccin à ARN décodé

À La Réunion, les vaccins dispensés contre le coronavirus sont ceux des laboratoires Janssen et Pfizer-BioNTech. Ce dernier est un vaccin dit à ARN messager. Mais en fait, c’est quoi un vaccin à ARN messager ?

Le vaccin à ARN messager modifie les gènes », « C’est une technique que l’on ne connaît pas bien », « Grâce au vaccin à ARN, on peut prendre le contrôle sur un humain »… Parmi les innombrables théories qui ont fleuri depuis le début de l’épidémie de Covid-19, plusieurs portent sur les vaccins utilisant la technique de l’ARN messager. En l’occurrence, ceux de Moderna et de Pfizer-BioNTech. Pourtant, ces vaccins ont démontré un taux d’efficacité supérieur à 90 % lors des essais cliniques de phase 3. Et même de 95 % pour le vaccin Pfizer, l’un des deux dispensés à La Réunion !

L’ARN, UNE PHOTOCOPIE DE L’ADN

L’ADN est un comme un plan qui contiendrait tous les éléments de notre corps, autant d’informations génétiques enfermées dans les noyaux de nos cellules. L’ARN messager (ARNm ou acide ribonucléique messager) est, quant à lui, une espèce de photocopie de l’ADN. « La fabrication des protéines dont nos cellules peuvent avoir besoin pour exister, fonctionner et nous faire vivre n’est pas réalisée à partir des plans originaux, mais en s’appuyant sur leur duplicata : les ARN messagers », résume l’Inserm. Ces ARNm, qui n’ont pas la capacité de pénétrer au coeur du noyau, ont une durée de vie éphémère puisqu’ils sont détruits à l’issue de la synthèse de la protéine souhaitée.

COMMENT UN VACCIN À ARN MESSAGER AGIT-T’IL?

Utilisée depuis des décennies en cancérologie, la technique de l’ARNm a été déclinée en procédé vaccinal. « Classiquement, la vaccination repose sur l’administration d’un agent infectieux atténué ou inactivé ou bien sur celle de certaines de ses protéines. L’objectif est de déclencher une réponse immunitaire dirigée contre le pathogène, associée à la production de cellules mémoires qui protégeront en cas d’infection ultérieure, explique l’Inserm. Avec les vaccins à ARN messager, l’idée est de laisser nos cellules fabriquer elles-mêmes le composant contre lequel notre organisme va apprendre à se défendre. »

LE CHIFFRE / 36,9 %

Au 14 août, seuls 36,9 % des Réunionnais disposaient d’un schéma vaccinal complet, et 47,7 % au total avaient reçu une première injection.
Source : ARS OI

ARNm ET COVID-19

Dans le cas de la Covid-19, l’ARNm responsable de la production de protéines de l’enveloppe du virus a été isolé en laboratoire. Selon le site Vaccination Info Service, « cette protéine S (Spike) se retrouve sur l’enveloppe du virus Sars-Cov-2 et, lors d’une infection, lui permet d’entrer dans la cellule ». Grâce au vaccin, l’ARNm isolé est injecté directement dans les cellules de l’organisme, qui se mettent alors à produire elles-mêmes des protéines virales inoffensives. En réaction, le système immunitaire identifie ces protéines virales et produit des anticorps pour les éliminer. « Si une personne vaccinée est par la suite infectée par la Covid-19, ses défenses immunitaires vont reconnaître la protéine S du virus et le détruire. »