ACARIENS Les rois de l’allergie

Le Choix du pharmacien

Frédérique Manerouck,
préparatrice à la pharmacie
des Deux-Rives à Sainte-Suzanne

Pour lutter contre les acariens, il est possible de diffuser tous les six mois, dans les chambres comme dans le reste de la case, un insecticide antiacariens de type Francodex ou Acardust. En cas de rhinite allergique, le spray nasal Phytoxil Allergie nettoie en éliminant les allergènes, protège en formant un film protecteur résistant aux actifs d’origine végétale ou autres, soulage rapidement les symptômes et favorise la réparation de la muqueuse nasale. Enfin, des antihistaminiques peuvent être délivrés sans ordonnance. C’est le cas de la Cétirizine, qui agit sur les symptômes nasaux et oculaires des rhinites allergiques, ainsi que sur des symptômes d’urticaire chronique. Mais je conseille de vous rapprocher de votre pharmacien pour une posologie personnalisée.

Lits, matelas, moquettes, tapis, peluches… C’est au coeur de ces divers objets de votre quotidien que se nichent les acariens. Invisibles à l’oeil nu, ces insectes sont pourtant responsables de la plupart des allergies à La Réunion. A Mes Kôtés vous dit « toux ».

Vous toussez et éternuez très souvent ? Vous avez en permanence le nez bouché ? Vos yeux sont rouges et vous démangent ? Vous êtes sujet aux crises d’asthme ? Alors, il est fort possible que vous soyez tout simplement allergique aux acariens. Ces insectes minuscules pullulent par millions dans nos cases et appartements. Un gramme de poussière peut à lui seul contenir entre 2 000 et 10 000 acariens ! « Comme on est constamment en contact avec ces insectes et qu’ils sont très allergisants, c’est vraiment la star des allergènes à La Réunion ! », résume l’allergologue Georges Sebatigita à Masante.re, le portail d’information et de prévention dédié au grand public réunionnais. « On a aussi quelques pollens évidemment. Et concernant les aliments, on a le même ratio [ndlr : 5 % de la population environ] que dans les autres pays. » Responsables de la grande majorité des allergies, notamment respiratoires, les acariens constituent donc un puissant allergène, c’est à-dire une substance qui déclenche l’allergie. Il s’agit d’arachnides possédant quatre paires de
pattes (dont les photos grossies ont tendance à inspirer crainte et dégoût), qui se nourrissent notamment de peaux, d’ongles ou encore de cheveux. D’où leur présence abondante dans nos lits, nos matelas, nos coussins, nos canapés, nos tapis… Ils ne vident que deux à trois mois, mais chaleur, humidité et l’absence de ventilation favorisent leur prolifération.
« Les femelles d’acariens peuvent augmenter leur production d’oeufs du double, du triple, voire du quadruple, si elles ont les bonnes conditions de chaleur et d’humidité. Quand il pleut, vous augmentez l’humidité et l’environnement idéal se crée pour que les acariens se développe », précise le Dr Georges Sebatigita. Pour prévenir et limiter les symptômes allergiques liés aux acariens, il est par conséquent conseillé de ventiler sa case ou son appartement au moins quinze minutes par jour, de laisser la chambre à coucher à une température peu élevée (18°), de laver régulièrement et à 60° les draps et les oreillers, ainsi que de retourner et d’aspirer régulièrement son matelas. Si les symptômes persistent, consultez votre médecin de famille ou, mieux encore, un médecin allergologue. Après avoir vérifié qu’il s’agit bien d’une réaction allergique, celui-ci mènera une batterie d’examens pour identifier l’allergène en cause. Il est utile de noter que l’allergie ne peut pas être guérie par la prise de médicaments. Toutefois, les symptômes allergiques peuvent
être soulagés. Pour le Dr Sebatigita, « on peut ne plus avoir de réaction, donc ne plus être allergique aux allergènes respiratoires, mais on restera sensible aux acariens ou aux pollens ». Dans le cas où l’éviction totale de l’allergène s’avère compliquée (bon courage pour vous débarrasser de tous vos acariens…), des traitements médicamenteux – principalement des antihistaminiques – sont associés à des mesures éducatives visant à éviter les récidives et les crises d’allergie. Certains corticoïdes sont également parfois prescrits. Si la forme allergique se révèle particulièrement sévère, une désensibilisation (ou immunothérapie allergénique) peut enfin être envisagée. Pour les acariens, elle s’étend sur près d’une année et consiste à procurer des doses progressives d’allergène au malade, en injections ou en sublingual, afin de l’y habituer. C’est une sorte de traitement vaccinal des allergies. Son efficacité est reconnue et son effet protecteur se prolonge régulièrement plusieurs années après l’arrêt de la sensibilisation, tout en réduisant le risque de développer d’autres allergies.

LES ALLERGIES EN BREF

PRINCIPAUX ALLERGÈNES :

acariens, pollens, aliments (lait, oeuf, arachide, crustacés…), moisissures, animaux domestiques, médicaments, piqûres ou morsures d’animaux, latex, etc.

PRINCIPAUX SYMPTÔMES :

urticaire, eczéma, rhinite, conjonctivite, asthme, nausées, vomissements, maux de tête, oedèmes, choc anaphylactique, etc.

Plus de 25 % de la population française est allergique à quelque chose

L’allergie se manifeste généralement dès l’enfance (ou au début de l’âge adulte) et peut disparaître avec le temps.

L’incidence de l’allergie (nombre de nouveaux en un an pour 100 000 habitants) augmente de 50 % tous les 10 ans.

ET LA CANNE À SUCRE ?

A La Réunion, on entend souvent dire « Je suis allergique à la fleur de canne ». Si l’on en croit l’analyse livrée par l’allergologue Georges Sebatigita à Masante.re, « il s’agit d’une légende, car le pollen de canne à sucre est un pollen assez gros, qui tombe vite au sol et vole très peu. Il atteint donc plus difficilement les narines de la plupart des gens. En revanche, ce sont des pollens assez irritants, ce qui fait que les gens peuvent être gênés quand même lors de la coupe de la canne. C’est le même principe avec la poussière… Beaucoup de personnes éternuent quant elles font le ménage. Elles ne sont pas pour autant forcément allergiques ».