INCONTINENCE, Brisons le silence

Sujet tabou, l’incontinence urinaire touche des millions de personnes, des personnes âgées principalement, mais aussi des jeunes. Ce problème se règle facilement dans la plupart des cas, c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à en parler.

-> 3 À 7 MILLIONS DE FRANÇAIS CONCERNÉS

« L’incontinence est une pathologie qui toucherait entre 3 et 7 millions de Français, majoritairement des personnes âgées, mais aussi des plus jeunes, atteintes de cancers ou de maladies chroniques », lit-on en introduction de la proposition de loi de février 2022 « visant à considérer les protections contre l’incontinence comme des produits de première nécessité ». Si les personnes âgées figurent parmi les populations à risque (près du quart des plus de 75 ans en souffriraient selon une enquête IFOP de 2019), les femmes sont en revanche deux fois plus exposées que les hommes. De même, la sédentarité, l’obésité, l’anxiété ou encore une toux chronique due au tabagisme sont des facteurs déclenchants chez les plus jeunes, hommes et femmes confondues.

-> 6 TYPES D’INCONTINENCE URINAIRE

On distingue six principaux types d’incontinence : à l’effort, elle survient sans prévenir lors d’activités telles que tousser, éternuer, rire, sauter ou soulever un objet lourd ; par « urgenterie » ou aigüe, elle est précédée par une envie pressante d’uriner et se manifeste par un besoin soudain et irrépressible d’uriner, sans que la vessie ne soit nécessairement pleine ; mixte, elle allie les signes de l’incontinence d’effort et d’hyperactivité de la vessie (cela représente la moitié des cas) ; par regorgement, elle résulte d’un trop-plein ou d’une vidange inefficace de la vessie (ce trouble affecte essentiellement les hommes) ; fonctionnelle, elle procède de troubles physiques ou psychologiques ; totale ou réflexe, elle se caractérise par un écoulement continu ou involontaire d’urine, suite, notamment, à un accident ou une maladie de la moelle épinière.

-> PLUS DE 10 CAUSES POSSIBLES

Chez la femme, l’incontinence peut être la conséquence de grossesses multiples, d’un accouchement difficile, d’un prolapsus génital (ou « descente de vessie »), ou d’une inflammation aigüe de la vessie (cystite) ou du bassinet et du rein (pyélonéphrite). Chez l’homme, elle peut trouver son origine dans un rétrécissement de l’urètre ou l’augmentation du volume de la prostate. Chez l’un et l’autre, elle peut être liée à une perte de tonus du périnée (les muscles du plancher pelvien), à une intervention chirurgicale à l’abdomen ou au petit bassin, à une prise de médicaments (antidépresseurs, relaxants musculaires…), voire, plus grave, à une maladie neurologique (maladie de Parkinson, d’Alzheimer…) ou à un cancer de la vessie.

-> DE NOMBREUX TRAITEMENTS ADAPTÉS

Vous urinez trop souvent et en petites quantités ? Vous ne parvenez pas à vous retenir ? Vous observez des fuites après un effort physique ? N’attendez pas (ou plus) pour consulter un professionnel de santé, votre médecin traitant ou un spécialiste (urologue gynécologue). Diverses solutions permettent de traiter l’incontinence urinaire, de la rééducation
périnéo-sphinctérienne et/ou comportementale à la prise de médicaments, jusqu’à la chirurgie si nécessaire. En complément, « Votre pharmacien peut vous conseiller des sous-vêtements absorbants, des protections anatomiques ainsi que des changes complets, dans les gammes Confiance chez Hartmann ou Finéa chez Symbiose, par exemple. Pour la femme, pendant la grossesse ou non, mais aussi pour l’homme ayant des problèmes de périnée ou d’incontinence. Pour la femme enceinte, il peut également suggérer le port de la ceinture Physiomat », précise Clémence Germain de la Pharmacie de Bois d’Olives, à Saint-Pierre.

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