Diabète, dépister pour mieux contrôler

Le 14 novembre, ça vous parle ? C’est la journée mondiale du diabète. Une maladie chronique qui concerne 400 millions de personnes dans le monde. Et plus de 80 000 pour la seule île de La Réunion ! Soit environ 10 % de la population… Un enjeu de santé publique majeur d’autant plus difficile à encadrer que bon nombre de Réunionnais atteints ne le savent pas. Pourtant, il est possible d’apprendre à bien vivre avec le diabète. A une seule condition : se faire dépister. A Mes Kôtés vous explique les tenants et aboutissants d’un dépistage souvent salutaire.

Presque 1 Réunionnais sur 10 ! Selon les données 2018 de l’Observatoire régional de santé de l’océan Indien, 71 200 personnes habitant l’île de La Réunion ont été prises en charge pour leur diabète, dont une majorité de femmes (56 %). Un nombre en constante augmentation, avec une hausse moyenne de 3 % par an depuis 2013. La fréquence des patients pris en charge est deux fois plus élevée que dans l’Hexagone, et la plus forte parmi toutes les régions françaises.
Parmi les raisons expliquant cette augmentation d’année en année, il faut souligner l’accent qui a été mis sur la nécessité d’un meilleur dépistage. En effet, le diabète (qu’il soit de type 1 ou 2) est une maladie silencieuse, qui se développe souvent sans symptômes. Au point de faire dire à Masante.re, le portail d’information et de prévention en santé dédié au grand public réunionnais : « Un diabétique sur trois ignore qu’il souffre du diabète (…) Selon les estimations les plus courantes, en France, 700 000 personnes seraient diabétiques sans le savoir. Rapporté à la population réunionnaise, où la prévalence est nettement supérieure à la moyenne nationale, cette estimation implique qu’environ 10 000 Réunionnais seraient diabétiques sans le savoir. »

MAIS ALORS, COMMENT SE FAIRE DÉPISTER ?

En pharmacie, chez le médecin traitant, par la médecine du travail, lors d’opérations menées par les collectivités ou par le tissu associatif… Les occasions et les possibilités pour se faire dépister du diabète sont légion. Et vraiment pas de quoi avoir peur : « Dans la majeure partie des cas, il s’agit de faire réaliser une petite piqûre indolore au bout du doigt par un professionnel de santé afin de prélever une goutte de sang pour mesurer la glycémie. En quelques secondes, l’appareil détermine le taux de sucre, qui varie selon l’heure de la dernière alimentation, ce qui permet de détecter une suspicion de diabète ou de pré-diabète », détaille Masante.re. Une bandelette urinaire ou une prise de sang
à jeun peuvent également être utilisées. En cas de suspicion à l’issue du dépistage, allez consulter au plus vite son médecin traitant afin de confirmer (ou d’infirmer) le diagnostic. Une prise de sang permettra de mesurer votre glycémie à jeun :

Si la glycémie est supérieure à 2 g/l, alors le diabète est confirmé.

Si la glycémie est comprise entre 1,26 g/l et 2 g/l, une nouvelle analyse est demandée. Si celle-ci dépasse encore 1,26 g/l, alors le diabète est confirmé.

Si la glycémie est comprise entre 1,10 g/l et 1,25 g/l, vous êtes pré-diabétique et vous devrez refaire un test de dépistage et de surveillance un an après.

Été austral
S’HYDRATER SANS DANGER

Avec l’arrivée des fortes chaleurs à La Réunion, il est essentiel de s’hydrater et de se rafraîchir, d’autant plus pour les personnes diabétiques. Mais attention ! Quand le diabète se manifeste, il n’est pas (plus) possible de boire (ni de manger) n’importe quoi. Les diabétiques doivent privilégier l’eau comme boisson de base. Plate ou pétillante, elle seule hydrate correctement l’organisme. Pour les adeptes du café ou du thé, Masante.re conseille de « consommer ces boissons nature, sans y ajouter de sucre ». Le lait ? Un faux ami ! Il contient naturellement du sucre, le lactose. « Un bol de lait = 3 morceaux de sucre (15 g) », rappelle Masante.re. Si vous lorgnez sur un jus de fruits, choisissez un « pur jus » ou un « 100 % pur jus », sans sucre ajouté. « Attention, ça ne veut pas dire qu’ils n’en contiennent pas du tout. Le sucre naturel des fruits est toujours présent dans ces jus ! » Pour les autres jus de fruits, lisez attentivement les étiquettes pour la teneur en sucres, mais ils sont globalement à éviter. Sodas, boissons aromatisées, sirops : ils sont très riches en sucre ! A bannir ou à doser avec une extrême modération. Et Masante.re ajoute : « Les boissons light apportent moins de calories, mais certaines contiennent tout de même des mélanges de glucides et d’édulcorants. Lisez les étiquettes pour bien savoir ce que vous allez boire. » Côté alimentation, les fruits frais péï trouveront une place de choix dans l’équilibre du diabétique. Méfiance toutefois avec certaines variétés, notamment lorsqu’elles sont bien mûres, susceptibles de faire monter en flèche votre glycémie : ananas, banane, kiwi, letchi, mangue, coco, raison, pastèque, melon… Préférez-leur des fruits à index glycémique faible : fruits rouges, citron, mandarine, orange, pêche, pamplemousse, prune, pomme, poire.

En dessous de ces seuils, vous n’êtes pas diabétique. Mais si vous êtes à risque, refaites-vous dépister régulièrement. Au rayon des facteurs de risques : pour le diabète de type 1 ou 2, prédisposition génétique (un parent proche est porteur d’un diabète, de type 1 ou 2) ; pour le diabète de type 2, surpoids, sédentarité, manque d’activité physique, hypertension artérielle, tabac… Il faut rappeler que contracter un diabète, de type 1 ou 2, est loin d’être anodin. Et peut même se révéler fatal. Car l’augmentation de la quantité de glucose dans le sang provoque une hyperglycémie qui, sur le long terme, a des effets graves sur la santé :

  • Rétinopathie : diminution progressive de la vision, jusqu’à la perte de vue complète
  • Infections de la bouche et des dents
  • Cicatrisation ralentie Fourmillements et perte de sensibilité au niveau des pieds, des orteils et des jambes, avec risque de gangrène et d’amputation en cas de plaie non ressentie et mal cicatrisée
  • Insuffisance rénale jusqu’à la dialyse
  • Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
  • Infarctus du myocarde
  • Coma

Pour les Réunionnais diabétiques de type 2, la plateforme RunDIABETE a été créée en 2019 par l’Unité d’appui et de coordination de l’éducation thérapeutique du patient, avec le soutien de l’Agence régionale de santé. Ce programme, qui se déroule sous la forme d’ateliers thématiques animés par des professionnels de santé, permet aux patients de mieux comprendre leur maladie pour mieux vivre avec au quotidien. Il s’adresse à tous les Réunionnais adultes diabétiques de type 2, par l’intermédiaire de l’accompagnant médical habituel (médecin traitant, infirmier, pharmacien…) ou en appelant au 0800 444 974 (appel gratuit). De quoi prévenir et limiter toutes les complications liées au diabète.

Diabète, 1 OU 2 ?

Le diabète est une maladie chronique qui, une fois déclarée, perdure tout au long de la vie. Elle se caractérise par un taux de sucre dans le sang (glycémie) trop élevé, notamment en raison d’une insuline insuffisamment sécrétée par le pancréas. Or l’insuline est l’hormone qui permet au corps d’assimiler correctement le sucre pour le transformer en source d’énergie. Il existe 3 types de diabète :

DANS LE DIABÈTE DE TYPE 1

(qui touche principalement les enfants, adolescents et jeunes adultes), le corps ne produit plus d’insuline. Pour survivre, des injections quotidiennes sont dispensées au malade.

DANS LE DIABÈTE DE TYPE 2

(observé majoritairement chez les personnes de 40 ans et plus), le corps produit l’insuline mais elle est inefficace. Si la maladie n’est alors pas prise en charge, elle s’aggrave avec le temps. Enfin, le diabète gestationnel concerne la femme enceinte qui développe une intolérance au glucose et par conséquent une augmentation de la glycémie.
Au risque d’entraîner de l’hypertension artérielle, un accouchement prématuré ou encore une rupture prématurée de la poche des eaux.

Emeline Dubourg, pharmacienne adjointe aux Alizés à Saint-Gilles-les-Hauts

A long terme, le diabète peut entraîner une perte de sensibilité des pieds, et une blessure peut ainsi passer inaperçue. Pour les patients diabétiques, un soin quotidien est donc essentiel. Chaque jour, après un nettoyage et un séchage minutieux, il est important d’appliquer une crème adaptée. A ce titre, le soin ALVADIEM Protection Intense hydrate et protège. Il a également une action sur la microcirculation et prévient le risque fongique grâce au miel de châtaignier, qui est riche en polyphénol. Par ailleurs, pour les patients sous insuline, les injections à répétition peuvent créer une lypodystrophie, c’est-à-dire une réduction locale du tissu graisseux dans les zones régulièrement piquées. Il faut alors alterner les sites d’injection et appliquer la crème réparatrice injection Marque Verte. Celle-ci permet d’atténuer les marques en apportant souplesse et hydratation de la peau. Son utilisation après chaque dose d’insuline procure un meilleur confort au patient, et par conséquent une observance accrue du traitement.

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