Bien connu de tous les Réunionnais, le curcuma – parfois appelé safran péi est une racine qui, réduite en poudre, entre dans la composition de nombreux caris. Mais cette épice venue d’Asie est aussi particulièrement tendance en aromathérapie et en phytothérapie. Et pour cause ! Elle contient de la curcumine, dont les bienfaits seraient quasiment illimités pour la santé. Qu’en est-il vraiment ?
Il n’est pas facile d’y voir clair au milieu de tout ce qui s’écrit sur le curcuma et sur ses vertus médicinales supposées. Utilisé depuis des millénaires en médecine indienne ayurvédique et en médecine traditionnelle asiatique (Chine, Thaïlande, Malaisie…), ce cousin du gingembre semble faire office de remède en réponse à des symptômes très divers. Toutefois, rares sont les cas où ces bienfaits ont été reconnus et validés scientifiquement par la médecine occidentale. Même le Vidal, référence médicale s’il en est, admet que « le curcuma est l’exemple type de la faiblesse des études sur l’efficacité des substances d’origine naturelle. Plus de 120 études cliniques ont fait l’objet de publications scientifiques, mais aucune n’était suffisamment puissante pour en tirer des conclusions définitives ». Rien ne prouve donc que le curcuma agisse tel un médicament. Mais rien ne prouve non plus une absence d’effets bénéfiques. Loin de là ! Au contraire, certaines propriétés et certains apports du curcuma semblent même admis par la médecine occidentale et par les autorités sanitaires européennes.
Il facilite la digestion, notamment celle des graisses.
En favorisant la production de bile par le foie et en stimulant sa sécrétion dans l’intestin, le curcuma a montré une certaine efficacité contre les troubles digestifs mineurs (brûlures d’estomac, ballonnements, flatulences, constipation…). Il permet également de soulager les diarrhées et les nausées.
Il possède des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires.
Le curcuma est souvent préconisé pour soulager les rhumatismes, les arthrites, les lumbagos ou les tendinites.
Il présente des vertus cicatrisantes, antibactériennes, antiseptiques et apaisantes.
Le curcuma est est un allié contre l’acné, l’eczéma ou encore le psoriasis. Il apaise les rougeurs et soigne les petites coupures et les plaies légères.
Il réduit l’inflammation de la gencive,
c’est-à-dire la gingivite, et est particulièrement utilisé pour la santé bucco-dentaire et le blanchiment des dents.
Le Vidal précise qu’en médecine traditionnelle, « le curcuma est également proposé contre l’asthme, la toux, l’épilepsie, l’ulcère gastroduodénal, les calculs urinaires, les règles douloureuses et pour stimuler la montée de lait ». Mais le curcuma serait même, selon adeptes de médecines alternatives, susceptible d’être efficace contre certaines pathologies lourdes : prévention et traitement du cancer, maladie d’Alzheimer, maladies cardiovasculaires, diabète, cholestérol, etc. Si la recherche médicale s’intéresse de près à cette piste traditionnelle, les études menées n’ont toutefois rien démontré de probant. Il est donc impossible, en l’état actuel des connaissances, d’avancer que le curcuma serait le remède ultime à tous ces maux.