BURN OUT, vrai ou faux ?

Selon une étude réalisée en 2022, 34 % des salariés seraient en burn out, dont 13 % en burn out sévère. Soit 2,5 millions de personnes environ ! Pourtant, ce syndrome d’épuisement professionnel a encore du mal à être reconnu. Il souffre notamment de nombreuses idées reçues, auxquelles ce petit quiz propose de vous confronter.

-> Le burn out n’est pas une maladie.

VRAI, MAIS…

Stricto sensu, c’est vrai. Le burn out ne fait pas partie (pour l’instant) des maladies officiellement répertoriées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ni par l’Association américaine de psychiatrie. Ses symptômes et ses causes variant d’un individu à l’autre, le burn out ne se caractérise pas par un diagnostic clinique unique et précis. En revanche, il est défini comme un syndrome d’épuisement professionnel. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le burn out correspond à un épuisement physique, émotionnel et mental qui se traduit à la fois par une érosion de l’engagement (en réaction à l’épuisement), une érosion des sentiments (une forme de cynisme vis-à-vis du travail s’installe) et une érosion de l’adéquation entre le poste et le travailleur (perte de confiance en soi, perte d’efficacité, crise personnelle). Dans certains cas, l’état physique et psychique du travailleur l’oblige à cesser son activité professionnelle. La prise en charge est alors difficile, le burn out n’étant pas reconnu comme maladie.

-> Burn out et dépression, c’est pareil.

FAUX, MAIS…

Bien qu’ils partagent des symptômes similaires, le burn out s’exprime en premier lieu dans la sphère professionnelle. Contrairement à la dépression, qui s’étend à tous les aspects de la vie et nécessite un traitement plus global. La dépression est d’ailleurs reconnue comme étant une maladie. Toutefois, l’état de stress extrême et le processus de dégradation que constitue le burn out peut s’étendre à la sphère privée, et s’aggraver en dépression.

-> Le burn out ne touche que certaines professions.

FAUX

A l’origine, dans les années 1970, le terme de « burnout » s’appliquait uniquement aux professionnels de l’aide et du soin. Aujourd’hui, le terme comme les symptômes du burn out se sont largement diffusés dans toutes les professions ou presque, même si les personnes exerçant une activité à forte charge émotionnelle ou nécessitant un fort investissement pourraient sembler plus à risque. Toutes les professions et tous les niveaux de responsabilité sont touchés, à partir du moment où les conditions de travail induisent un stress chronique : environnement toxique, attentes irréalistes, surcharge de travail, manque de contrôle… A ce titre, le burn out ne peut être cantonné à certaines activités, ni considéré comme une faiblesse personnelle.

-> Le burn out survient subitement.

FAUX

Le burn out peut être vécu par la personne et/ou par l’environnement comme un écroulement soudain. Pourtant, des signes avant-coureurs pouvaient forcément le laisser présager, ce syndrome d’épuisement professionnel résultant d’un processus de dégradation insidieux. Ses symptômes peuvent être très variés, et c’est souvent leur combinaison sur la durée qui donne lieu au burn out : fatigue persistante, stress chronique, anxiété, irritabilité, tristesse, troubles du sommeil, prise ou perte de poids, difficultés de concentration, oublis, repli sur soi, perte de motivation, baisse d’efficacité, maux de tête… La persistance simultanée de plusieurs de ces symptômes doit constituer une alerte. Le burn out est l’aboutissement d’un processus long. Il faut donc intervenir avant que ce ne soit trop tard.

-> Pour prévenir le burn out, il suffit de se reposer.

FAUX

La fatigue n’est qu’un des symptômes du burn out. Se coucher plus tôt ne réglera pas un problème beaucoup plus vaste. Si le sommeil est agité, il ne sera pas vraiment reposant. Au contraire, des insomnies peuvent alors se produire, créant un espace pour broyer du noir encore davantage. Tant que l’on n’aura pas agi sur les causes de la fatigue et d’un burn out en préparation, le repos sera certes utile, mais en rien la solution ultime.

-> On ne peut rien faire contre le burn out.

FAUX

Le burn out ne doit pas être considéré comme une faiblesse personnelle ou comme un coup de mou passager. Dès l’apparition de plusieurs des symptômes évoqués (fatigue, stress chronique, irritabilité, troubles du sommeil, perte de motivation, etc.), il est essentiel d’en parler à son entourage : famille, amis, collègues, supérieurs hiérarchiques… Des mesures doivent être envisagées pour prévenir, appréhender et traiter au mieux le burn out. Il est important de détecter au plus tôt l’apparition d’un syndrome d’épuisement professionnel pour maximiser l’efficacité de l’intervention. Le burn out nécessite des changements significatifs, dans l’environnement de travail (pauses régulières, changement de poste, redéfinition des missions…) ou la gestion du stress (repos, yoga, méditation…). Parfois, l’arrêt de travail est inévitable et l’intervention d’un professionnel de type psychologue se révèle indispensable, éventuellement associée à la prise de médicaments. En cas de reprise de l’activité, un accompagnement par la médecine du travail et les ressources humaines s’impose. Avec le bon soutien et la prise de mesures appropriées, le burn out n’est pas une fatalité.

-> Si je ne fais rien, je n’aurai pas de burnout.

VRAI, MAIS…

C’est sûr qu’en ne faisant rien, vous ne serez probablement ni épuisé ni stressé. Mais, outre un risque non négligeable de licenciement, la recherche de la non-activité présente un autre danger potentiel : le « bore out ». Celui-ci peut se produire quand la personne se sent sous-stimulée ou s’ennuit au travail. De quoi occasionner un fort sentiment de désengagement, de frustration, voire de dépression. Le bore out peut être tout aussi préjudiciable pour la santé mentale et le bien-être que le burn out !

Vous avez aimé ? Partagez cet article