Avant 3 ans, c’est pas d’écran… Vraiment?

Télévision, ordinateur, tablette, smartphone… Les écrans sont partout ! Impossible (ou presque) pour les marmailles de faire sans. D’autant plus qu’ils constituent bien trop souvent une solution de facilité pour des parents en quête de tranquillité. Pourtant, il faut rappeler que l’exposition aux écrans est déconseillée aux moins de 3 ans, et représente même une menace pour leur développement.

Début août, la Chine a fait parler d’elle en bloquant l’accès à Internet pour les moins de 18 ans entre 22 h et 6 h du matin, mais également en annonçant des limites quant au temps passé sur la Toile pour les mineurs : deux heures par jour pour les plus de 16 ans, une heure pour les 8-16 ans, quarante minutes pour les moins de 8 ans. Si la mesure, présentée comme préventive pour lutter contre l’addiction aux réseaux sociaux, a fait débat sur son caractère plus ou moins liberticide, elle a au moins le mérite de rappeler les dangers d’une utilisation excessive des écrans par les adolescents et les enfants. En particulier chez les plus jeunes. Depuis 2008, une délibération de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) déconseille l’utilisation des écrans par les enfants de moins de 3 ans.

En effet, les études scientifiques menées sur la question font apparaître que les écrans ne sont pas adaptés aux premières années de la vie et peuvent même freiner le développement du marmaille. A cet âge, l’interaction du tout-petit avec son environnement est essentielle pour son apprentissage du langage ou de la motricité notamment. « L’écran risque de l’enfermer dans un statut passif de spectateur à un moment où il doit apprendre à devenir acteur du monde qui l’entoure », lit-on sur le site de l’Arcom. Résultat ? Deux heures par jour passées devant un écran multiplieraient par quatre la probabilité d’un retard de développement du langage, et le danger s’accentue si l’exposition se fait avant l’âge d’un an. Les performances cognitives et le niveau de syntaxe s’en ressentent, tout comme le niveau de vocabulaire.

À DEUX, C’EST MIEUX

Pourtant, nombreux sont les parents à se servir des écrans comme d’une nénène ou à considérer qu’il s’agit d’un support pédagogique fiable. Une étude française rapporte que 30 % environ des nourrissons de 5 mois utilisent des écrans tactiles, et 90 % pour les enfants âgés de deux ans. « On croit souvent que la télévision a un effet apaisant sur les tout-petits. (…) Mais ce calme sera souvent suivi d’une agitation mal comprise qui amènera les parents à augmenter l’exposition à la télévision, risquant ainsi d’accentuer son effet néfaste sur Pourtant, nombreux sont les parents à se servir des écrans comme d’une nénène ou à considérer qu’il s’agit d’un support pédagogique fiable. Une étude française rapporte que 30 % environ des nourrissons de 5 mois utilisent des écrans tactiles, et 90 % pour les enfants âgés de deux ans. « On croit souvent que la télévision a un effet apaisant sur les tout-petits. (…) Mais ce calme sera souvent suivi d’une agitation mal comprise qui amènera les parents à augmenter l’exposition à la télévision, risquant ainsi d’accentuer son effet néfaste sur l’enfant », explique l’Arcom pour résumer un cercle vicieux. Face à un tel constat, les recommandations officielles en vigueur préconisent donc de préserver totalement l’enfant de moins de 3 ans de l’exposition aux écrans. Or une récente étude (publiée dans Frontiers in Psychology) se montre plus mesurée. Si elle confirme les dangers liés à une consommation trop importante d’écrans chez les plus jeunes, elle souligne le fait que les données reposent sur le temps passé devant les écrans… seul. Au contraire, regarder un contenu sur écran pourrait même se révéler bénéfique sur le développement cognitif de l’enfant (même très jeune), à condition que ce visionnage se déroule en présence d’un adulte, autour d’un contenu et d’un temps de visionnage adaptés à l’âge du marmaille. La présence d’un second écran à proximité est également à proscrire. Mais le facteur clé pour faire pencher la balance du côté positif semble être l’interactivité avec l’adulte présent : un parent qui commente le contenu a un effet positif sur l’attention de l’enfant, aide à en améliorer la compréhension et à renforcer son caractère éducatif. L’écran oui, mais intelligemment.

LES RÈGLES D’OR

• Pas d’écrans seul avant 3 ans. Avec papa ou maman, un peu d’écran et un contenu adapté
• De 3 à 8 ans, privilégiez des programmes adaptés sur un temps limité (une exposition excessive peut entraîner des troubles du sommeil, de la vue ou de la concentration)
• Choisissez des contenus appropriés à l’âge de l’enfant
• Ne dépassez pas une heure par jour d’écran, quel que soit l’écran
• Accompagnez votre enfant dans la découverte des écrans
• Évitez les écrans le matin, à table, avant de dormir et dans la chambre

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