La diversification alimentaire constitue une étape importante dans le développement de votre marmaille. À Mes Kôtés fait le point en 10 questions-réponses.
À QUEL ÂGE ?
« L’âge de la diversification a beaucoup changé au fil du temps. Actuellement, la diversification est débutée chez un nourrisson en bonne santé au plus tôt après l’âge de 4 mois révolus. Elle conduit progressivement à une alimentation familiale vers l’âge de 1 à 2 ans », résume Ameli.fr, le site de l’Assurance Maladie. Le bébé doit savoir tenir sa tête et adopter les réflexes de déglutition. Il montre de l’intérêt pour les aliments que vous mangez et ouvre sa bouche quand de la nourriture est proche de lui… Un gourmand ? Un gourmet ? Les deux ? Il est en tout cas conseillé de débuter la diversification alimentaire vers 4 mois, et de ne pas attendre au-delà des 6 mois, car le lait (infantile ou maternel) ne couvre pas tous les besoins nutritionnels nécessaires à son bon développement.
QUELS ALIMENTS ?
Un maximum ! La diversification participe à réduire le risque d’allergies chez le nourrisson. Légumes, fruits, volaille, poisson, viande, oeufs, légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…), féculents (pâtes, riz, semoule, pain même complet), produits laitiers. Que des antécédents familiaux existent ou non, l’Assurance Maladie recommande d’introduire sans tarder les aliments potentiellement allergènes (produits laitiers, oeuf, arachide…). Pour prévenir tout risque de botulisme, évitez le miel avant l’âge d’1 an.
DANS QUEL ORDRE ?
Aucun ordre particulier n’est à respecter. Pour l’Assurance Maladie, les groupes alimentaires peuvent être introduits de façon concomitante en proposant quotidiennement des aliments différents. Pour certains pédiatres, la diversification se fait avec un seul nouvel aliment à la fois, sur une durée de 3 à 4 jours, pour observer les réactions (allergies, digestion…). Par exemple, commencez à 4 mois par des légumes cuits en purée (carottes, courgettes, haricots verts) et un peu de féculents, puis des fruits cuits en compote (pommes, poires) au goûter. Puis introduisez au déjeuner la viande, le poisson et les oeufs à 5 mois. Entre 9 et 12 mois, faites de même au déjeuner et au dîner (sans oublier le lait !).
QUELLES QUANTITÉS ?
Allez-y tout doucement ! De 5 à 8 mois, votre bébé a besoin de très peu de protéine animale (viande, poisson ou oeuf) quotidienne. Commencez par 5 g (1 cuillère à café), puis ajoutez 5 g chaque mois jusqu’au 9e mois. Attention à l’excès de protéine, de sel et surtout de sucre !
QUELLES PRÉPARATIONS ?
De 4 à 8 mois, proposez à votre bébé des aliments mixés. De 8 à 10 mois, vous pouvez mouliner vos préparations au lieu de les mixer. Les morceaux proprement dits ne sont introduits qu’à partir de l’âge de 10 mois. Les plats ne doivent contenir ni sel ni sucre ajoutés. En revanche, les matières grasses subtilement dosées sont les bienvenues car le besoin en lipides est plus élevé chez le nourrisson que chez l’adulte. Choisissez des matières grasses d’origine végétale (huile olive, colza) et évitez les fritures. Privilégiez évidemment les aliments de saison et les préparations maison. Toutefois, si vous optez pour les petits pots, leur contenu est équilibré. Même s’ils vous paraissent fades, ne les resalez pas ! S’ils ne contiennent pas de matière grasse, vous pouvez en revanche en ajouter une cuillère à café.
CUILLÈRE OU BIBERON ?
Privilégiez une cuillère souple. Il pourra la « téter » et cela évitera les fausses routes. Mais, au début de la diversification ou s’il est fatigué, votre bébé appréciera un biberon avec des légumes mixés et, pourquoi pas, mélangés au lait.
BÉBÉ RECHIGNE ?
Si votre enfant refuse un aliment, n’insistez pas et proposez-lui à nouveau le lendemain ou quelques jours après, sans le forcer. Ses goûts évoluent ! Variez les aliments, les goûts, les textures. Les nouvelles saveurs doivent parfois être présentées plusieurs fois pour que le bébé s’y habitue. Ne forcez pas votre bébé à manger plus que ce qu’il veut. Chaque bébé a son propre rythme. Enfin, respectez les horaires et évitez tout conflit pendant le repas, cela doit rester un moment d’échange et de plaisir.
ET LE LAIT DANS TOUT ÇA ?
Du lait, encore du lait, toujours du lait ! Eh oui, le lait maternel ou infantile doit rester la base de l’alimentation du tout-petit jusqu’à l’âge de 1 an minimum. Continuez d’abord de lui donner au moins 500 ml de lait par jour. En parallèle de la diversification, supprimez petit à petit un biberon ou une tétée, puis deux. Vous pouvez également remplacer un de ces moments de succion par du yaourt ou du fromage blanc (sans sucre ni miel). A condition que bébé aime ça ! Un yaourt correspond à environ 150 ml de lait. Lorsque votre enfant fait au moins un repas quotidien complet sans lait, passez à un lait 2e âge plus riche en fer (utilisable de 4-6 mois à 1 an) ou continuez l’allaitement. Vers 8 mois, donnez lui quatre repas par jour, dont deux repas diversifiés (pas plus) et deux tétées (ou deux biberons).
ET POUR LES BOISSONS ?
Quand il a soif, bébé doit boire de l’eau ! C’est la seule boisson nécessaire : les jus de fruits, très riches en sucre, sont inutiles avant 6 mois… et ne sont pas indispensables après cet âge !
VOUS AVEZ DIT DME ?
La DME, c’est la diversification menée par l’enfant. Il s’agit d’une méthode où l’enfant explore la nourriture par lui-même en mangeant des morceaux d’aliments adaptés à sa prise en main. L’étape purée est sautée, bébé passe directement au morceau cuit. Il faut donc que l’enfant se tienne bien droit sur sa chaise, en général vers 6 mois. Le morceau doit être assez grand pour que l’enfant puisse le tenir, et pas trop petit pour qu’il ne s’étouffe pas. La DME a ses adeptes, qui lui trouvent de nombreux avantages : autonomie, proactivité, découverte, gain de temps, partage avec les parents et la fratrie… Mais la méthode a aussi ses détracteurs et, surtout, ses inconvénients : présence accrue de l’adulte, saleté, durée… À vous de choisir !