ACNÉ – Les boutons… pression !

Dans les pays occidentaux, l’acné concerne 85 % de la population au cours de la vie, et jusqu’à 95 % des adolescents (80 % en moyenne). Si cette maladie de la peau s’avère bénigne et ponctuelle, elle n’en est pas moins gênante au quotidien, perturbante psychologiquement et doit par conséquent être prise au sérieux. Mais que savez-vous vraiment sur l’acné ? A Mes Kôtés vous propose de faire le point… noir.

L’ACNÉ, C’EST QUOI?

Si l’acné semble préférer les peaux grasses, cette maladie inflammatoire de la peau peut concerner tout le monde. Très fréquente à l’adolescence, l’acné affecte le follicule pileux (c’est-à-dire le sac installé sous la peau qui donne naissance au poil) qui se bouche pour former des boutons. A la base du poil, les glandes sébacées produisent du sébum, une matière grasse qui, en temps normal, empêche le dessèchement de la peau. A l’adolescence, puberté oblige, le sébum est produit en trop grande quantité (hyperséborrhée), entraînant une peau grasse et une obstruction du pore qui freine l’évacuation du sébum. Une bactérie se développe alors dans le follicule et crée une lésion inflammatoire : bienvenue
au bouton d’acné !

FAUX

LES ADOS CIBLES ISOLÉES

Ce sont essentiellement les adolescents et les jeunes adultes qui sont touchés par l’acné. On estime que 80 % d’entre eux sont concernés. Dans la majorité des cas, il s’agit de formes mineures ou moyennes, les formes sévères sont rares (15 %) et se rencontrent surtout chez les garçons. Mais l’acné peut aussi frapper d’autres populations. En premier lieu, les adultes au-delà de 25 ans, soit une forme d’acné tardive : certaines études établissent qu’environ 40 % des hommes, plus de 50 % des femmes et près de 80 % des femmes en période prémenstruelle y sont confrontés ! Les plus jeunes peuvent aussi être atteints. Chez le nouveau-né et le nourrisson, l’acné est rare et disparaît généralement spontanément. Elle ne nécessite aucun traitement, sauf si elle perdure. Chez l’enfant préadolescent, il s’agit souvent d’une acné dite rétentionnelle, à base de points noirs et de microkystes. Une consultation médicale peut s’avérer bienvenue afin de limiter les risques d’évolution vers une acné plus sévère et d’éliminer une éventuelle puberté précoce.

VRAI

MERCI PAPA, MERCI MAMAN !

Si le lien génétique, physiologiquement héréditaire donc, de l’acné n’a pas encore été prouvé scientifiquement, il est avéré que 70 % des patients acnéiques possèdent dans leur famille un ou plusieurs membres qui ont été concernés. « Le risque de développer une forme sévère d’acné se trouve augmenté dans le cas où il existe des antécédents d’acné sévère chez la famille proche (parents, frères et sœurs) », précise le site Futura Sciences.

FAUX, MAIS…

SATANÉ STRESS…

Le dérèglement hormonal reste la cause principale de l’acné (lire page 19). Mais, parfois elle-même à l’origine du stress, la poussée d’acné peut être déclenchée ou aggravée par le stress. En effet, il est établi que le stress peut avoir une influence sur les concentrations hormonales, et donc sur le développement de l’acné. Comment ? La glande sébacée côtoie de nombreuses cellules nerveuses, susceptibles de produire une substance, appelée substance P, qui une fois libérée sous l’effet du stress peut stimuler la production de sébum.

ADOS

FAUX

ACNÉ RIME AVEC SALETÉ

Encore une idée reçue… et fausse. La peau grasse est, répétons-le, provoquée par une production excessive de sébum. Et il ne sert à rien de passer son temps à se laver ! Au contraire, des lavages trop fréquents et inadaptés peuvent favoriser le problème acnéique.

FAUX

LE DERMATOLOGUE ? PAS BESOIN

Les dommages cutanés et psychosociaux de l’acné peuvent se révéler fortement préjudiciables. Il est donc essentiel de réagir dès l’apparition des premiers boutons. D’abord en ajustant son hygiène et son alimentation (lire ci-contre), mais également en allant consulter un dermatologue. Local, oral, médicamenteux, antibiotique… Le traitement étant ajusté à chaque cas particulier, toute automédication est à proscrire ! « L’adolescent doit se sentir concerné par le traitement quotidien, souvent de longue durée », précise Luc Sulimovic à Futura Sciences.
Et côté phytothérapie ? Tomate, citron, cidre de vinaigre, huiles essentielles, levure de bière, argile verte, etc. La Toile regorge de solutions prétendument efficaces. Mais le dictionnaire médical de référence, le Vidal, note que « les plantes destinées à lutter contre les problèmes de peau grasse et d’acné ne sont pas très nombreuses » : bains à l’avoine, gel d’aloès associé avec de l’huile de basilic africain ; ortie dioïque et bardane. Sans preuve clinique toutefois pour ces dernières. Utilisés avec précaution et parcimonie, tous ces remèdes naturels sont susceptibles d’intervenir en accompagnement d’un traitement médical.

Quelques conseils d’hygiène :

Lavez les zones affectées deux fois par jour maximum, avec un produit doux surgras (pains, gels sans savon, eaux micellaires…). Les savons asséchants ou dégraissants de type savon de Marseille sont à bannir, car ils stimulent la sécrétion de sébum.

Evitez les douches très chaudes

Ne tripotez pas vos boutons et points noirs !

Adoptez des maquillages non comédogènes et des produits dermocosmétiques conçus pour peaux acnéiques.

FAUX

LE SOLEIL MON AMI

Un faux ami plutôt ! Le soleil assèche temporairement les lésions en déclenchant une réaction de protection cutanée qui augmente l’épaisseur de la peau. Or « cet épaississement va aggraver la rétention sébacée et, en moyenne dans les deux semaines qui suivent, la personne va voir ses lésions d’acné flamber », précise le site Futura Sciences. La plupart des traitements de l’acné étant photosensibilisants, mieux vaut se protéger du soleil. L’usage d’un écran solaire spécial peaux acnéiques est fortement conseillé.

FAUX, MAIS…

A BAS LA CHARCUTERIE ET LE CHOCOLAT !

Aucune étude n’a pour l’heure pointé ces aliments comme responsables de l’acné. Ni ceux-ci ni d’autres d’ailleurs. « Plusieurs études, le plus souvent contradictoires, ne permettent pas de faire une corrélation avec certitude entre alimentation et acné », estime Luc Sulimovic, membre du Syndicat national des dermatologues vénéréologues, sur le site Futura Sciences. Certains dermatologues avancent que l’alimentation ne jouerait aucun rôle dans l’apparition des boutons. Pour d’autres, le régime alimentaire dit « occidental » serait à revoir, trop riche en produits céréaliers raffinés, en viande, en laitages et en sucres d’absorption rapide. Luc Simulovic ajoute que « certaines vitamines prises en quantité importante peuvent être sources d’acné. Attention donc aux compléments alimentaires ». A contrario, un régime pauvre en glucides, riche en céréales complètes et en légumineuses semblerait améliorer l’acné chez l’adolescent. Une chose est sûre, une alimentation équilibrée est conseillée.

LE CHOIX DU PHARMACIEN

Audrey Ferrand, pharmacien à la Pharmacie de Savanna (Saint-Paul)

En cette période particulière, je vais contextualiser mon conseil. En effet, quel que soit l’âge, les problèmes de peau sont exacerbés actuellement avec le port des masques. Je préconise donc avant tout une hygiène rigoureuse : un nettoyage matin et soir (même si l’on ne se maquille pas) avec un moussant à l’eau comme Effaclar de La Roche Posay ou une eau micellaire comme Sebium de Bioderma. Ensuite, on applique un soin : j’apprécie particulièrement le Cleanance Comedomed d’Avène, qui améliore durablement la qualité de la peau. En cas de petit bouton, la pâte SOS Bouton d’Uriage constitue une petite astuce qui fonctionne ! Pour les boutons et problèmes de peau persistants, il ne faut pas oublier de faire une cure de drainage ou détox, car la peau s’assainit aussi de l’intérieur.

Vous avez aimé ? Partagez cet article